Nous réunifier avec le vivant

Écopsychologie

Puisant ses racines notamment dans la contre-culture des années 1960, développée avant tout dans le monde anglo-saxon, l’écopsychologie se veut une réponse radicale, novatrice et profonde au défi majeur de la crise écologique. Transdisciplinaire, elle offre des pistes théoriques, pratiques et thérapeutiques pour faire la paix avec la Terre et changer de paradigme. L’un de ses outils-phares est le «Travail Qui Relie», développée par Joanna Macy.

La Terre sue, pleure, crie, mais nous peinons à l’entendre. La crise écologique n’est pas qu’une mauvaise passe à traverser. Elle est l’expression d’un bouleversement systémique qui interroge les fondements mêmes de notre être et de nos comportements, en tant qu’individu et espèce. Elle manifeste l’impasse du système socio-économique dominant: un mode de développement croissanciste, productiviste et consumériste qui se heurte aujourd’hui aux limites de la biosphère et de l’être humain. L’humanité est à la croisée des chemins. Joanna Macy, l’une des grandes figures de l’écopsychologie américaine, parle à cet égard d’«incertitude radicale». Elle montre que trois réactions ou « histoires » sont possibles:

D’où la question, fondamentale, qui nous est posée : «Et moi, dans quelle histoire est-ce que je me situe et, plus encore, dans laquelle est-ce que je désire être?»

Extraits d'une intervention lors de la journée de l'INREES «En quête de l’harmonie de l’être», à la Maison de la Radio, Paris, le 4 mars 2017.

Besoin de changement de paradigme

Pour réaliser le «changement de cap», l’écologie extérieure et horizontale à base de lois, de technologies et d’écogestes ne suffit pas. Car il ne s’agit pas seulement de protéger le milieu naturel, mais de changer de paradigme. Il convient donc d’entendre le mot transition au sens fort de son étymologie latine trans-ire: «aller au-delà» d’une vision du monde et d’un système de valeurs. Ce que le pape François, dans sa magnifique encyclique Laudato si’, appelle «une révolution culturelle audacieuse».

Emergence dans un temps d’urgence, l’écopsychologie se veut une contribution à cette nécessaire mutation. Elle constitue une constellation de théoriciens et de praticiens, qui s’est essentiellement développée dans le monde anglo-saxon. Elle s’est cristallisée aux Etats-Unis dans les années 1990, avec de nombreuses publications et son entrée dans le monde académique. Elle ne se veut pas une discipline de la psychologie, mais un champ de recherche nouveau, résolument transdisciplinaire. Son but premier n’est pas d’élargir l’éventail des techniques thérapeutiques, mais de contribuer à la santé conjointe de la personne et de la Terre.

Comme l’affirme le philosophe Theodore Roszak, pour répondre en profondeur aux défis actuels, l’écologie – dont le champ s’étend au cosmos – et la psychologie – qui s’occupe de l’âme humaine – ont «besoin l’une de l’autre». L’écologie pour comprendre les ressorts profonds des comportements anti-écologiques, la psychologie pour intégrer la nature et les maux qui l’affectent dans son approche de l’identité et des souffrances humaines. Du fait de l’interdépendance entre la nature et l’être humain, on ne pourra pas restaurer la santé de la première sans restaurer la santé du second, et inversement.

Aller aux racines des problèmes

Une première tâche est d’aller aux racines de notre relation déséquilibrée à la nature. Pourquoi l’être humain se comporte-t-il de manière si destructrice? Une espèce qui s’obstine à dégrader le milieu naturel dont elle a besoin pour vivre dans la quête de chimères matérialistes et dans le déni de ce qu’elle fait, n’est-elle pas «malade»? Les écopsychologues arrivent à la conclusion que «les déchets toxiques, l’épuisement des ressources, l’annihilation de la biodiversité, tout cela nous parle – si nous sommes prêts à l’entendre – de notre être profond» (Roszak). Tout cela traduit le fait que l’homme contemporain s’est déconnecté de la toile de la vie. Il est «hors-sol» et dé-naturé. Le psychothérapeute Ralph Metzner le dit bien: «A l’instar des enfants autistes qui ne semblent pas entendre, voir ou sentir la présence de leur mère, nous sommes devenus aveugles à la présence psychique de la planète vivante, sourds à ses voix et à ses histoires qui ont nourri nos ancêtres dans les sociétés préindustrielles.»

Cette aliénation envers la nature n’a pas toujours existé. De fait, le genre Homo a vécu les 97 pour cent des 2,5 millions d’années de son histoire en symbiose avec la nature. On peut grosso modo situer le début de la déconnexion au Néolithique, avec l’invention de l’agriculture il y a un peu plus de 10'000 ans. Il en a résulté un premier dualisme entre la nature sauvage et la nature domestiquée. D’autres suivront: entre Dieu et le cosmos, le masculin et le féminin avec les monothéismes; entre l’esprit et la matière, le corps et l’âme avec la modernité occidentale; entre la machine et la nature, le virtuel et le réel à partir de la révolution industrielle.

Mutilation du développement de l’être

Selon Paul Shepard, ces dualismes en série ne sont pas seulement le fruit de processus socio-économiques. Ils s’enracinent dans la psyché humaine à travers l’ontogenèse, la croissance de l’être pendant les vingt premières années. C’est là que se situerait la clé de notre relation avec la nature. De la petite enfance à l’âge adulte, la personne se construit à travers des étapes où se mêlent l’inné et l’acquis. Le but est la constitution d’un sujet mature, c’est-à-dire centré, confiant, doué d’une conscience affinée de soi et des autres, porteur d’un sens de sa «juste place» dans le cosmos, animé par des valeurs de réciprocité, d’humilité et de service d’autrui, nécessaires pour habiter harmonieusement la Terre. Cette individuation suppose d’être nourri de culture et de nature. La socialisation de la personne est importante, mais une partie de sa vie s’ancre et se déploie dans les interactions avec une altérité plus large que l’espèce humaine.

Le but est la constitution d’un sujet mature, c’est-à-dire centré, confiant, doué d’une conscience affinée de soi et des autres, porteur d’un sens de sa «juste place» dans le cosmos.

Pour les écopsychologues, si les sociétés de chasseurs-cueilleurs et les peuples premiers témoignent d’une relation équilibrée avec la nature, c’est qu’ils ont su préserver une ontogenèse plénière. Celle-ci, en revanche, a disparu depuis longtemps dans les cultures dites «civilisées». Ces dernières souffrent au contraire d’une «mutilation» de l’ontogenèse. Une altération liée à l’absence ou à la présence insuffisante de la matrice de la Terre dans la vie de l’enfant ainsi qu’à l’abandon des initiations de l’adolescent affirmant la qualité métaphorique de la nature.

Ainsi que le montre Carl Gustav Jung, ce déficit ampute la personne d’une dimension essentielle de son être, coupe la psyché de ses strates les plus profondes et archaïques, lesquelles sont tissées de relations avec les autres qu’humains. Exilé de la Terre et de sa terre intime, l’homme se détourne de soi, néglige sa vie intérieure et spirituelle pour s’investir dans d’autres champs – extérieurs et matériels. Avec souvent aux commandes une avidité dont les autres, humains et non humains, seront d’autant plus victimes que les énergies «sauvages» de l’inconscient – ignorées et non intégrées – s’y manifesteront de manière démesurée.

Addiction à la consommation

Dans ce processus, non seulement la nature devient une réalité extérieure et étrangère, mais il en résulte le maintien d’éléments d’immaturité tenaces dont nos systèmes socio-économiques écocides sont l’expression: individualisme, volonté de toute-puissance, incapacité à supporter la frustration… L’une des métaphores des écopsychologues pour exprimer la coupure entre l’être humain et la nature est l’addiction. Celle-ci se manifeste dans le consumérisme – la consommation érigée en mode d’être – dont on sait les impacts dévastateurs sur les écosystèmes. La passion de consommer a plus d’un trait caractéristique de l’addiction, en particulier la volonté compulsive de compenser un vide intérieur par des choses extérieures et la poursuite d’un agir alors qu’on en connaît les conséquences négatives. Si elle résiste si bien aux cris d’alarme des écologistes, c’est qu’elle est profondément ancrée dans la psyché humaine. Elle s’origine dans nos ressorts les plus intimes – le désir (de bonheur) et la peur (de manquer) – qui sont instrumentalisés par le marché.

Plutôt que de chercher des réponses à ses besoins d’accomplissement, de sens et d’identité dans des sources primaires (le divin, les proches et la nature), l’Homo economicus va puiser à des sources secondaires: les biens de consommation, la technologie, l’argent… Les bénéfices qu’il en retire ne sont, hélas, que passagers, car il est illusoire de vouloir satisfaire des besoins de l’être par des objets relevant de l’avoir. La consommation recrée le vide qu’elle prétend combler. D’où l’entrée dans le cercle addictif de l’envie et de la frustration – l’une se nourrissant de l’autre – stimulé par la publicité. Au grand dam de la Terre, car comme le disait Gandhi: «Il y a assez de ressources sur cette planète pour satisfaire les besoins de tous, mais pas assez pour répondre aux convoitises et désirs de possession de chacun.»

Une présentation synthétique des quatre étapes de la spirale du «Travail qui relie», Forum 104, Présence, 11 avril 2019. Avec une erreur dans l'un des intertitres. Il faut lire «Honorer sa peine [et nons sa paix] pour le monde».

La spirale du «Travail qui Relie»

La visée centrale de l’écopsychologie est, en réponse à ces questions, d’élaborer des pistes – théoriques et pratiques – pour une reconnexion en profondeur de l’être humain avec la Terre. C’est en particulier ce que propose Joanna Macy, sans doute la figure la plus connue en Europe de l’écopsychologie. Née en 1929, forte d’un doctorat en théorie des systèmes, d’une initiation au bouddhisme, de son engagement militant contre le nucléaire ainsi que de sa découverte de l’écologie profonde, elle a développé depuis plus de trente ans une méthodologie puissante de transformation personnelle et collective : le «Travail qui relie» (TQR)1. Son but est d’aider les personnes à développer leurs ressources – intérieures et sociales – pour incarner ce qu’elle appelle l’«espérance en mouvement»2. L’enjeu est de passer du déni de réalité à la lucidité ainsi que de l’impuissance au pouvoir d’agir. Le TQR se présente comme une spirale qui se déploie organiquement selon quatre temps formant un tout.

S’enraciner dans la gratitude

Le premier moment est la gratitude. Il s’agit de s’émerveiller du miracle permanent de la vie et de ce qui nous est offert à chaque instant: l’air que nous respirons; les plantes qui nous nourrissent et nous soignent; les proches qui nous ont donné la vie et nous aiment; le Souffle et la Présence du divin… Dire merci, c’est s’inscrire dans le cycle de l’accueil et de l’offrande, où l’on donne au présent et pour le futur ce que l’on a reçu du passé. L’un de ses effets est, en accroissant la satisfaction pour ce que l’on a par rapport à l’insatisfaction de ce qui nous manquerait, d’apporter un remède au consumérisme.

La Terre, «pénétrée de sens et de mémoire», a «une psyché et un esprit propres» sans lesquels elle ne serait que «morte et vide».

Pour les écopsychologues, ce ne sont pas seulement les révolutions technoscientifiques qui ont changé notre vision de la nature, mais la transformation de notre regard qui les a rendues possibles. En encourageant des attitudes comme la gratitude et l’émerveillement, ils invitent à sortir de la représentation matérialiste et désenchantée de la nature comme objet et stock de ressources, propre à l’Occident et au système économique dominant. A l’instar de l’hypothèse Gaïa, il s’agit de regarder la Terre comme un super-organisme vivant, créatif, symbiotique, doué de conscience, capable d’autorégulation via des processus d’adaptation où tous les êtres – humains et autres qu’humains – sont interdépendants. Nombre d’écopsychologues accomplissent un pas de plus en emboîtant le pas à Carl Gustav Jung quand il écrit que la Terre, «pénétrée de sens et de mémoire», a «une psyché et un esprit propres» sans lesquels elle ne serait que «morte et vide». D’autres, proches des peuples premiers et des Amérindiens, n’hésitent pas à réactualiser le mythe ancien et universel de l’Âme du monde et à donner une dimension sacrée ainsi qu’une valeur intrinsèque à la nature.

Honorer nos souffrances pour le monde

La gratitude conduit naturellement au deuxième moment : honorer notre souffrance pour le monde. Il consiste en trois mouvements. D’abord, ne pas fuir la réalité, mais reconnaître les dégradations en cours. Ensuite, accueillir sans jugement et nommer nos émotions soi-disant «négatives» face à ces problèmes : tristesse, colère, impuissance, angoisse, culpabilité, désespoir… Enfin, partager ces sentiments avec d’autres et, par là-même, ouvrir un espace où la compassion et la solidarité peuvent se manifester. Ces trois mouvements sont essentiels pour sortir des mécanismes du déni, de l’inertie et du hiatus entre l’information et l’insuffisance des changements de comportement.

La conviction de Macy est que les émotions sont thérapeutiques, qu’elles ne deviennent paralysantes que si on les réprime. Comme le dit le maître bouddhiste Thich Nath Hanh: «Ce dont nous avons le plus besoin pour sauver la Terre, c’est d’écouter en nous les échos de la Terre qui pleure.» Dans la même veine, le pape François appelle à «oser transformer en souffrance personnelle» ce qui arrive à la Terre. Entrer dans son ressenti est une condition sine qua non pour que les dégradations écologiques nous concernent vraiment. C’est aussi une clé pour accéder à une vie authentique, sortir de la dissociation entre le plan mental et le plan émotionnel, cesser par là-même de fonctionner comme des «cerveaux sur un bâton» et prendre conscience de notre responsabilité. «Quand les gens sont capables de dire la vérité sur ce qu’ils savent, voient et ressentent par rapport à ce qui arrive à leur monde, une transformation se produit, affirme Macy. On observe une détermination accrue à agir et un appétit de vivre renouvelé» ainsi qu’un «réveil de notre passion pour la vie et notre capacité à la protéger».

© binocle

Changer de vision

Le troisième moment consiste à changer notre regard sur l’être humain et sa place dans la nature. Comme le dit Macy, «la perception de ce dont nous sommes capables est liée à notre sens de qui nous sommes». Dans cette nouvelle conscience, il s’agit de reconnaître que la Terre n’est pas notre environnement, mais notre origine, notre matrice et notre destin. Devenir une personne, c’est dépasser les limites de l’ego individuel, familial et sociétal humain en l’étendant – spatialement – à tous les êtres de la biosphère dont il est interdépendant, et en intégrant – temporellement – toute l’histoire de la planète et de la vie dont nous sommes issus et à laquelle nous participons.

Au plan le plus profond, notre psyché n’est pas seulement liée à nos parents et aux générations qui nous ont précédés, mais aussi à la Terre, cette autre mère dont nous sommes nés, qui nous porte et nous nourrit.

Pour les écopsychologues, l’idée d’un moi «séparé» de la nature est un «grand mensonge». La coupure avec la nature n’est pas un état fondamental de l’être, mais un sentiment subjectif qui est la manifestation de l’ego dans sa volonté de contrôler le monde extérieur ou de s’en protéger. Non seulement nous sommes partie intégrante du grand tout cosmique, mais la nature – avec tous ses règnes et ses rythmes – est inscrite dans notre corps et notre âme. Au plan le plus profond, notre psyché n’est pas seulement liée à nos parents et aux générations qui nous ont précédés, mais aussi à la Terre, cette autre mère dont nous sommes nés, qui nous porte et nous nourrit. Selon les écopsychologues, nous n’avons pas seulement un inconscient personnel (freudien) et collectif (jungien), mais aussi un inconscient «écologique». «Mémoire vivante de l’évolution cosmique» (Theodore Roszak), ce dernier est la strate la plus archaïque de la psyché humaine, la racine de notre lien le plus intime avec le vivant, ce qui fait que nous pouvons nous sentir «à la maison» dans la nature sauvage.

«Elargir notre vision augmente également les ressources à notre disposition», écrit Macy. D’abord, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls. Des myriades de démarche de conscience, d’actions de résistance et de créations d’alternatives pour un autre monde sont en marche. Apprendre à les connaître et y participer non seulement donne du courage, mais rend l’histoire du changement de cap «plus réelle et familière».

Aller de l’avant

Le quatrième moment revient à découvrir ce que nous pouvons faire, concrètement, pour incarner la nouvelle conscience naissante et contribuer à l’émergence d’une société qui soutient le vivant. La clé ici est de nous connecter à notre désir personnel profond : dans quel monde ai-je envie de vivre? Dans quelle histoire ai-je envie de m’engager? Quelle peut être ma part de colibri? Quelles sont mes ressources propres? Quelles sont celles qui me manquent et où puis-je les trouver? Seule une aspiration forte pour une destination qui nous enflamme est à même de nous donner l’énergie et la détermination pour traverser les obstacles qui ne manqueront pas de surgir sur notre chemin. Ainsi que le souligne Macy, notre travail pour le monde ne doit «plus être vécu comme un exercice exigeant et intimidant de sacrifice de soi», mais comme le fruit d’un «flux toujours nouveau qui s’écoule à travers nous».

Il convient de commencer là où nous sommes, avec nos «talents», nos moyens, dans les contraintes qui sont les nôtres. Deux éléments sont cruciaux. D’abord, construire des appuis autour de nous. Nos alliés potentiels sont plus nombreux que ce que nous croyons. D’ailleurs, ainsi que l’expérience le montre, ils se manifestent souvent dès que nous nous mettons vraiment en route, avec sincérité, humilité et surtout aspiration à une cohérence entre le changement que nous visons et notre manière de vivre. Ensuite, entretenir les «énergies renouvelables» que sont l’inspiration et l’enthousiasme. Le meilleur antidote au découragement réside dans les attitudes intérieures du «méditant-militant» : la patience face à la lenteur inéluctable des progrès, l’humilité via l’acceptation de nos propres limites, le bon sens pour prendre le recul nécessaire afin d’éviter le burn out, le détachement face à l’incertitude et aux fruits qui ne nous appartiennent pas. Joanna Macy recommande de suivre «le cap intérieur de la joie profonde» en œuvrant à partir de ce qui nous motive et fait plaisir, mais aussi d’apprendre à voir les résultats avec des yeux nouveaux, les «succès» et les «échecs» n’étant pas forcément ceux que nous pensons.


1Joanna Macy & Molly Young Brown, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, Gap, Editions Le Souffle d’Or, 2021 (troisième édition revue et augmentée).

2Joanna Macy & Chris Johnstone, L'espérance en mouvement, préface de Michel Maxime Egger, Genève, Labor et Fides, 2018. En voie de traduction chez Labor et Fides.

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