Être(s) vivant(s)
Ouvrages CollectifsUne polyphonie pour entrer, chacune et chacun selon sa voix et son rythme propres, dans la danse de l’incertitude entre lucidité et espérance. Voilà comment se présente Être(s) vivant(s), un passionnant recueil d’entretiens orchestrés par Manon Sala comme autant d’échos d’une époque confrontée à des bouleversements multiples qui, au-delà des effondrements, permettent l’émergence d’un vide à la fois créateur et exploratoire. A partir de ses rencontres et de ses travaux de recherche, la sociologue fait converger les générations, disciplines et points de vue afin de nourrir le désir d’agir en contexte d’Anthropocène.

Doctorante en sociologie et en sciences de l’éducation au Learning Planet Institute, Manon Sala est – à la fin de ses études à Sciences Po – partie à la rencontre de celles et ceux qui s’engagent par leurs actes et leur philosophie de vie pour un changement de paradigme. En 2021, elle créé dans ce but le podcast Nouvelle Conscience, où elle interroge des chercheurs, activistes, artistes et thérapeutes, tous et toutes en quête d’une nouvelle relation au Vivant. Son objectif: inviter au questionnement créateur en proposant une vision globale, sensible et systémique de l’écologie, qui dépasse sa définition technoscientifique.
Pour reprendre les termes de Cécile Renouard dans sa postface, le livre se présente comme «un kaléidoscope, une mosaïque, un vitrail ou un tissu multicolore: une multitude d’approches, de couleurs et de formes qui dessinent ensemble, de façon riche et colorée, une unité harmonieuse». Il offre ainsi une synthèse d’entretiens avec une vingtaine de personnalités, parmi lesquelles Dominique Bourg, Clément Barniaudy, Michel Maxime Egger, Jacques Tassin et Emmanuelle Delrieu.
Les épisodes, illustrées par Juliette Davet, se déploient en trois chapitres: repenser la place de l’humain parmi les vivants, le prendre soin au cœur des organisations, la puissance d’une jeunesse engagée. S’y dessine, comme le dit Angela Biancofiore dans sa préface, une écologie tout à la fois «située», «profonde», «désirable» et finalement «poétique», «la force de la poésie étant d’empêcher de désanimer, rigidifier et cloisonner le vivant» (Athane Adrane).