La Terre comme soi-même

Ouvrages Individuels

Tout nécessaires qu’ils soient, les écogestes, les lois et les technologies vertes ne suffiront pas à répondre en profondeur à la destruction de la planète. Dans La Terre comme soi-même, préfacé par l’agroécologiste Pierre Rabhi, Michel Maxime Egger développe les repères d’une écospiritualité capable de répondre en profondeur aux défis soulevés par la destruction de la planète.

En relisant la tradition chrétienne dans une ouverture aux autres spiritualités et aux découvertes scientifiques, Michel Maxime Egger souligne l’unité fondamentale entre l’humain, le cosmique et le divin. Contre les dualismes – issus de la modernité – à l’origine de l’irrespect envers la nature, il propose une resacralisation de notre relation à la création. Cette vision conduit non seulement à préserver la nature, mais aussi à la célébrer et à favoriser son accomplissement.

Pratiquement, l’auteur propose d’acquérir une autre forme de connaissance, d’opérer une transformation intérieure, de réhabiliter les qualités féminines, d’expérimenter de nouveaux modes d’être et d’engagement dans le monde. Une approche qui, loin de puiser seulement ses racines dans la tradition ancestrale du christianisme orthodoxe, élabore ses grandes lignes en les soumettant aux questions suscitées par les bouleversements écologiques sur lesquels l'auteur pose un regard d’une profonde lucidité.

La Terre comme soi-même a figuré parmi les douze ouvrages sélectionnés pour le Prix Spiritualité d'aujourd'hui, remporté par Alexandre Adler avec Le Peuple Monde - Destin d'Israël (Albin Michel).

Echos médiatiques

Martine Perrin, La Vie - Les Essentiels: Un essai lumineux

Comment faire face aux défis soulevés par la destruction de la planète? Les solutions techniques n’y suffiront pas, analyse Michel Maxime Egger, pour qui la crise écologique est aussi spirituelle. Il le démontre dans cet essai lumineux, véritable somme où il pose les jalons d’une «écospiritualité». En récapitulant les «trésors spirituels» de la tradition orthodoxe, il met en relief l’unité fondamentale entre l’humain, le cosmique et le divin, proposant un mode d’être issu d’une vision réenchantée de la nature. (16 février 2012)

Jean-Claude Noyé, La Vie: Un livre qui fera date

Lors des Assises chrétiennes de l’écologie, organisées en novembre 2011 à Saint-Étienne, Michel Maxime Egger a séduit un large public par la finesse, l’ampleur et la précision de son analyse des causes profondes de la crise écologique. Dans ce livre, il reprend point par point son argumentation. En cause: l’excès de dualisme, de rationalisme desséchant ainsi que l’orgueil prométhéen qui ont conduit l’homme occidental à se sentir coupé de la nature et à la saccager. Et face auxquels le christianisme a eu un rôle ambivalent. Un livre qui fera date. (29 mars 2012)

François Euvé, Etudes: Un parcours assez complet

La profondeur de la crise écologique nécessite un changement radical, tant de nos modes de vie que de notre manière de nous rapporter au monde. L’auteur plaide pour une véritable conversion spirituelle, au profit d’une «écologie intérieure», une «écospiritualité». Si, comme le disent certains, le christianisme est pour une part responsable de la relation dégradée de l’homme au monde, c’est aussi dans sa tradition, surtout orientale (l’auteur est orthodoxe), que se trouveront les ressources nécessaires pour une nouvelle alliance avec la nature. La démarche procède d’une critique du «paradigme moderne» dont les composantes sont: dualisme esprit/matière, exil de Dieu hors du monde, rationalité logique, désacralisation de la nature, supériorité de l’humain sur les autres vivants, primauté des valeurs masculines.

Il convient de revenir d’une attitude de possession/domination à une attitude de communion/participation. Cela dit l’importance d’une théologie de la création, qui considère Dieu non pas comme extérieur au monde mais habitant en lui. C’est aussi la vision de l’être humain qui est à reconsidérer. La proposition valorise la dimension liturgique, à distance d’autres modèles comme la domination ou l’intendance. Un chapitre substantiel est consacré aux qualités «féminines» à retrouver. L’ouvrage propose un parcours assez complet pour élaborer une écologie chrétienne. On pourra néanmoins s’interroger sur la notion de «sacré» dont l’ambivalence serait davantage à prendre en compte. (juillet-août 2012)

Nathalie Calmé, La Chair et souffle: Un livre qui vient à l’heure juste

Pour celles et ceux qui s’intéressent à ce domaine transdisciplinaire en émergence qu’est l’écospiritualité – autrement dit la relation entre la dimension spirituelle et la dimension écologique de l’existence –, l’ouvrage de Michel Maxime Egger vient à l’heure juste. Il offre une vaste synthèse des travaux qui existent sur ces questions, en même temps qu’il propose sa propre vision du monde. La richesse du livre est telle qu’il est impossible d’exposer, dans les limites de cette note de lecture, toutes les perspectives dessinées et toutes les nuances des arguments qui les fondent. […]

Michel Maxime Egger ne limite pas son propos à faire l’éloge d’une «éthique et des écogestes au quotidien», il parle aussi de la nécessité d’une «métamorphose spirituelle», d’un travail sur notre «cosmos intérieur». Mais, la transformation écospirituelle n’est pas uniquement une affaire personnelle, elle concerne aussi la collectivité, l’action sur le monde ; sa transformation dans le sens de l’écologie et de la justice. L’«ascèse écologique» dont nous parle Michel Maxime Egger doit nous aider à devenir des «méditants-militants», cheminant sur un «chemin non tracé d’avance».

On notera l’importance de la bibliographie (15 pages) et la préface de l’agroécologiste Pierre Rabhi qui rappelle utilement que, pour l’écospiritualité, l’interrogation fondamentale est : «Quel avenir voulons-nous pour l’humanité et la planète?“ Michel Maxime Egger y apporte sa réponse avec érudition et spiritualité. (vol 7, No 2, 2012)

Philipp Thorsten, Revue Projet: Une approche holistique

Il s’agit de surmonter le dualisme moderne qui sépare non seulement l’homme de la nature, mais aussi Dieu de sa création. Une approche holistique met l’accent sur le lien entre la politique et le mysticisme et sur la redécouverte de Dieu dans la création. Le potentiel spirituel par lequel le christianisme pourrait surmonter son anthropocentrisme et sa vision du monde dualiste, Egger le trouve dans l’Église d’Orient (principalement dans les écrits de Maxime le Confesseur, Grégoire de Nazianze et Grégoire Palamas). […] Ces «repères pour une écospiritualité» exigent du lecteur un véritable tour de force: relire la relation entre l’homme et l’environnement, en se référant à diverses disciplines scientifiques. Mais chaque chapitre est précédé d’un bref aperçu qui aide à s’orienter dans le fourré des débats théologiques, psychologiques et des sujets de sciences naturelles et culturelles. […] Même si le lecteur ne consent pas à toutes les propositions, il pourra finalement reconnaître au christianisme un rôle essentiel dans l’affrontement de la question écologique. (14 décembre 2012)

John Borremans, Les Voies de l'Orient: On ne sort pas indemne de sa lecture

Voici un livre important, préfacé par Pierre Rabhi, sur une question cruciale pour le monde aujourd’hui : la crise écologique. […] Et l’auteur insiste sur l’importance du dialogue entre les grandes religions et traditions spirituelles pour développer un nouveau paradigme, car les chrétiens ont besoin des autres pour prendre conscience des potentialités écologiques de leur propre patrimoine spirituel et liturgique. […] L’auteur explore de façon précise et nuancée les ressources de la tradition biblique, patristique et mystique pour une compréhension renouvelée aussi bien de la création, comme mystère de la présence divine, que de l’être humain, comme microcosme et médiateur entre la terre et les cieux. […] Avec la rigueur nuancée de son argumentation et la richesse de sa documentation, ce livre se signale à l’attention. On ne sort pas indemne de sa lecture, qui nous incite à devenir, selon l’expression de Thierry Verhelst que cite l’auteur: des «méditants-militants». (No 123, avril-mai-juin 2012)

Frère Luc, Renaissance de Fleury: Très exigeant et profondément spirituel

L’auteur, de tradition orthodoxe, nous fait partager sa conviction fondamentale: la crise de la planète que nous appelons «écologique», qui menace la vie même de notre monde, n’est pas d’abord économique ou technique, mais spirituelle: ce que nous faisons de notre ego, de nos passions et de nos désirs, la manière – consommation ou communion – dont nous nous relions à la nature, aux autres et au «Tout Autre“, c’est cela qui importe et il veut nous proposer une «écologie intérieure». C’est très exigeant et profondément spirituel, et il le développe en demandant de «resacraliser“ le cosmos, toute la création, mystère de la présence divine. Et les Pères de l’Eglise (surtout grecs) viennent nous aider à renouveler notre regard contemplatif sur la création. L’écologie, mais c’est d’abord spirituel. (No 244, décembre 2012)

Claude Flippo, Christus: Une lecture stimulante

Ce gros ouvrage de Michel Maxime Egger, sociologue engagé dans le développement durable, familier de la spiritualité orthodoxe, propose une réflexion approfondie et fort documentée sur les responsabilités sociales et personnelles devant l’avenir de notre planète. L’un de ses mérites est d’avoir mis le doigt sur la dimension spirituelle de l’écologie. Pourquoi tant d’hésitations, de retards dans la mise en œuvre des mesures indispensables promues par tant de travaux savants et de colloques internationaux face aux menaces de l’exploitation démesurée de la terre? Après avoir analysé ces résistances, inscrites dans la culture occidentale par une mauvaise interprétation de la Bible et plus encore par le développement aveugle d’une technique soumise au capitalisme libéral, l’auteur puise dans la tradition de l’Orient chrétien, source de son inspiration, les repères d’une «écospiritualité» sans laquelle les mesures pratiques risquent de demeurer sans âme et sans effet. … Au terme de cette lecture stimulante, on pourra cependant se demander comment préciser davantage le sens des concepts utilisés. La nature est «sacrée», sans doute, mais comment comprendre la distinction sacré/profane dont aucune société ne peut se dispenser? Nos liens avec la création sont profonds, certes, mais comment entendre que toutes les créatures – astres, animaux, plantes, insectes – sont nos «frères» et «sœurs»? (No 237, janvier 2013)

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