Soigner l’esprit, guérir la terre

Ouvrages Individuels

«Soigner l’esprit, guérir la Terre» est une introduction substantielle à l’écopsychologie. Issue du monde anglo-saxon et en pleine efflorescence sous nos latitudes, ce champ de recherche et de pratiques transdisciplinaire offre des pistes fécondes pour répondre aux bouleversements écologiques à travers une reconnexion et une réharmonisation en profondeur entre l’être humain et le vivant.

Soigner l'esprit, guérir la Terre fait découvrir un mouvement clé et globalement encore peu connu en Europe continentale : l’écopsychologie. Il s’est cristallisé dans les années 1990 aux Etats-Unis et développé avant tout dans le monde anglo-saxon. Transdisciplinaire, inspirée par la sagesse des traditions premières, l’écopsychologie estime que, pour répondre en profondeur aux dérèglements planétaires, l’écologie et la psychologie ont besoin l’une de l’autre.

L'écopsychologie montre comment sortir du déni et de l’impuissance, traite à la racine l’aliénation de l’humanité envers son habitat naturel, qui ne serait pas étrangère aux formes d’addiction à la consommation. Elle propose un changement du regard, à travers les idées fécondes de moi et d’inconscient écologiques, qui réinscrivent la psyché humaine dans la Terre et sa mémoire.

Il en résulte des thérapies prometteuses qui ouvrent les portes du cabinet pour s’immerger dans la nature sauvage, interpréter autrement les rêves et coopérer avec les animaux. Un champ d’intervention primordial est l’éducation, qui doit permettre à l’enfant de se construire une identité en interrelation non seulement avec les autres humains, mais avec la toile de la vie.

L’ouvrage de Michel Maxime Egger offre une synthèse de l’écopsychologie anglo-saxonne, de son histoire et de ses enjeux, agrémenté de portraits de quelques grandes figures : Carl G. Jung, Paul Shepard, Theodore Roszak et Joanna Macy. Axé sur les interrelations intimes entre l'être humain et la nature, il est complémentaire de son précédent livre, qui ajoutait la dimension divine: La Terre comme-soi-même. Repères pour une écospiritualité (Labor et Fides, 2012).

Echos médiatiques

Philippe Le Bé, L'Hebdo: Nous sommes l’environnement !

Les écologistes se posant des questions sur les raisons de la lassitude que susciterait désormais leur message seraient bien inspirés de lire le remarquable ouvrage de Michel Maxime Egger, Soigner l’esprit, guérir la Terre (Labor et Fides). Ce n’est pas en bardant notre planète de technologies dites propres ni en usant d’un discours moralisateur usé que nous nous en sortirons. La déconnexion de l’homme avec ce qu’il croit être son environnement -  alors qu’il est lui-même l’environnement! - a pris une telle ampleur au cours des âges qu’un bouleversement des consciences passe par des expériences physiques, sensorielles et spirituelles que l’auteur nous suggère. Et cela après nous avoir initié, dans un langage limpide, aux subtilités de l’écopsychologie, née il y a plusieurs années aux Etats-Unis d’un rapprochement de l’écologie et de la psychologie. Attention, danger salutaire! (23 avril 2015)

François Euvé, Etudes: Une ouverture à un nouveau champ disciplinaire

La crise écologique suppose changement d’état d’esprit qui conduit à rapprocher l’écologie de la psychologie. Dans la suite d’un ouvrage qui portait sur la spiritualité (cf. Études, juillet-août 2012), Michel Maxime Egger présente la nouvelle discipline de l’«écopsychologie» qui se développe surtout dans le monde américain. La perspective s’efforce de redonner une dimension humaniste à ce qui pourrait dériver vers une écologie trop «naturaliste». Certaines propositions nécessiteraient un recul critique, mais on peut remercier l’auteur de nous introduire avec beaucoup d’érudition à un nouveau champ disciplinaire. (juillet-août 2015)

Gabriel Salerno, Futuribles: Un bel ouvrage introductif

Avec cet ouvrage, Michel Maxime Egger offre une très belle entrée en matière dans l’écopsychologie, ce nouveau champ transdisciplinaire qui se développe depuis le début des années 1990. L’écopsychologie, terme né sous la plume de Theodore Roszak, cherche à trouver des réponses à notre crise écologique actuelle en alliant écologie et psychologie. Elle n’est toutefois pas une discipline unique et unifiée. De sources d’inspiration multiples, l’écopsychologie regroupe des approches théoriques et des pratiques variées, et couvre un champ d’investigation très vaste. Cette diversité, Michel Maxime Egger a très bien su la mettre en évidence, dressant un tableau exhaustif et pertinent des visées de l’écopsychologie; c’est là que réside la richesse de son livre. […]

L’auteur y montre les différentes raisons pour lesquelles persiste un décalage entre la prise de conscience environnementale, et les mesures individuelles et collectives adoptées jusqu’à présent. Du côté de l’écologie, les obstacles sont de deux sortes. D’une part, les discours écologiques qui jouent par exemple sur la peur ou la culpabilité produisent des mécanismes de protection et de blocage qui se traduisent souvent par un déni du réel ou une résistance aux changements. D’autre part, l’argumentation rationnelle des informations sur l’état de notre planète ne suffit pas à modifier les comportements humains. Du côté de la psychologie, la principale critique concerne la vision réductrice, voire l’oubli de la nature. En effet, la nature est généralement considérée comme un objet extérieur; seule la psyché individuelle compte. Pour résumer, l’écologie ignore le monde psychique, tandis que la psychologie n’intègre la nature ni dans sa théorie ni dans sa pratique.

Or, face à ces limites, l’écopsychologie œuvre à intégrer les interdépendances physiques et psychiques entre les hommes et la biosphère, premièrement pour comprendre les causes profondes de la crise écologique, et deuxièmement pour changer nos modes de vie et d’être. Ce sont ces deux axes que Michel Maxime Egger présente avec habileté dans les chapitres respectivement deux et trois, sûrement les plus intéressants du livre. […]

En guise de conclusion, Michel Maxime Egger termine sur l’importance pour l’écopsychologie de dépasser le plan individuel en intégrant les dimensions socio-politico-économiques. Il signe ainsi un bel ouvrage introductif sur l’écopsychologie, complet et bien structuré, qui permet d’appréhender sans peine ce champ disciplinaire en pleine évolution. (décembre 2015)

Limite, Revue d'écologie intégrale: Une synthèse passionnante

Dans ce livre très documenté, Michel Maxime Egger présente les fondements d’un mouvement qui explore les liens intimes entre la nature et la psyché humaine. D’où vient la déprime chronique des sociétés consuméristes? En partie, et bien plus qu’on ne pense, d’une vie quotidienne de moins en moins harmonieuse avec notre environnement naturel, affirment les écopsychologues. «Que signifie “aller bien” dans un système que l’on peut considérer comme globalement pathologique?», interroge Egger en déplorant que la psychologie dominante ait «tendance à ignorer les causes structurelles – économiques, sociales, écologiques – des problèmes psychologiques». C’est donc à une «réconciliation entre l’être humain et le cosmos» que travaille l’écopsychologie, ce qui passe certes d’abord par une conversion personnelle à la sobriété de vie, mais aussi, plus radicalement, par une transformation de structures sociales et politiques «dysfonctionnelles», insoutenables à maints égards. Ce n’est pas le moindre mérite de la synthèse passionnante d’Egger que de dessiner des alternatives pour un empowerment révolutionnaire. (No 1, septembre 2015)

L'Ecologiste: Un livre remarquable

Écopsychologie: voici le premier livre de synthèse en français sur cette discipline qui étudie interactions entre la psyché humaine et la nature, expliquant comment la rupture entre l’homme et la nature est à l’origine de la crise environnementale. Présentation de ses fondateurs: Carl Jung, Paul Shepard, Théodore Roszak et Joanna Macy. (août-octobre 2015)

Juliette Kempf, Reporterre: Pour guérir la Terre, il faut soigner notre tête

Avec l’essai Soigner l’esprit, guérir la Terre, Michel-Maxime Egger nous invite à comprendre intimement que nous ne sommes pas séparés du monde qui nous environne. L’écopsychologie rend possible ce changement radical de notre perception. Sur 250 pages très documentées, le dernier livre de Michel Maxime Egger bouscule la vision de la psyché admise en Occident depuis plus d’un siècle. […] La discipline n’omet pas le plan citoyen! Face à «l’urgence spirituelle collective», son programme débouche de manière emblématique sur le politique, et elle reconnaît son besoin d’une théorie sociale. L’enjeu se trouve dans l’articulation de l’individuel et du structurel, en n’oubliant pas, tel que nous dit ultimement Roszak, «que seul l’amour peut nous changer». (28 octobre 2015)

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